4*3 Infogreen, la carte blanche de Nathalie Meier
Je suis ravie de partager, avec vous, le lancement de la 22ᵉ édition du Magazine 4 × 3 d’Infogreen, dans laquelle j’ai eu le grand honneur de présenter une carte blanche en relation avec mon « Grand Interview » avec M. Frédéric Liégeois.
Je vous invite à découvrir l’article paru dans Infogreen, qui retrace mon parcours et mes motivations ayant conduit à la création de la Boutique Album-Think Twice, ainsi qu’une reprise de ma présentation lors de ma carte blanche. Dans celle-ci, je partage les raisons qui m’ont incité à quitter mon ancien environnement professionnel et l’importance croissante de l’art de la communication. Vous pouvez retrouver le texte intégral de ma présentation ci-dessous.
Je partage ce poste avec l’aimable autorisation de l’équipe d’Infogreen: Copyright 4×3 magazine / Infogreen.lu, photos Marie Champlon.
Moien
Devant vous, une femme épanouie.
Une femme qui a pris la décision de s’envoler d’une cage dorée : une cage bien confortable et agréable. Le regard dans son rétroviseur dévoile un beau parcours, une carrière respectable qu’elle aurait facilement pu préserver jusqu’à son dernier jour de travail. Vue de l’extérieur, elle avait tout.
Jusqu’au moment qu’elle a échangé son regard dans le rétroviseur contre le regard par le pare-brise.
Avant de continuer, je remercie toutes les personnes qui croient en moi. Surtout, je tiens à remercier ma famille pour son support précieux ainsi que ma copine et mon ange gardien, Christianne, qui a allumé la flamme de la confiance en moi, m’aidant à trouver mon chemin jusqu’à ce moment précis. Merci aussi à mes anciens collègues, pour un soutien hors norme pour m’aider à me réaliser. Merci à vous, Frédéric pour notre grand entretien, un moment si intéressant que nous n’avons pas vu le temps passer.
Revenons maintenant à la question fondamentale : pourquoi ?
Pourquoi abandonner ce monde qui, encore aujourd’hui, semble si attrayant pour de nombreux jeunes professionnels ambitieux ?
J’ai accepté de sentir le vent de la liberté.
En quoi est-ce que ma vie était différente de celle d’un hamster dans une roue ?
Ah, une seconde, je vois — moi, je courais en Louboutins !
Imaginez donc un petit rongeur débridé, avec des talons aiguille, des jupes crayon et un rouge à lèvres parfaitement appliqué et assorti. Bien évidemment, c’est un peu „cliché – une caricature — mais je suppose que vous avez l’image en tête.
Et, la nuit, je rêvais d’être une aventurière dans des bottes Western.
Un être humain qui quittera ce monde avec une valeur ajoutée, ayant amélioré quelque chose, au moins dans son environnement proche.
Dans mes rêves les plus courageux, j’ai même réussi à changer le monde.
Durant 30 années, j’ai étouffé cet appel en relevant les défis les plus ambitieux pour répondre à ma soif intellectuelle et créative. Ma courbe d’apprentissage : impressionnante. Mon efficience… indéniable. On m’appelait le taureau, le moteur. Je tirais. Je poussais. Mais, en réalité, je tournais en rond.
Couplés à une surconsommation indécente, mes manœuvres de diversion fonctionnaient. Satisfaction immédiate assurée… Ou presque… car un jour, même une paire de Louboutins supplémentaire ne pouvait plus rien changer à mon sentiment de vide.
Quel était le sens de cette vie ?
Avec cette question en tête … j’ai donc décidé d‘écouter l’appel à l’aventure, de la créativité, de mes passions et des … Santiagues.
L‘image deviendra encore plus claire si je vous présente une valeur qui me tient à cœur: l’art de la responsabilité personnelle
Pensons à une maladie, idéalement une maladie de société moderne. Peu importe laquelle. Nous savons tous que si l’on traite uniquement les symptômes, l’origine persiste. Les effets secondaires des remèdes prétendus se rajoutent et s‘accumulent … jusqu’au moment où “rien ne va plus !”
Qui est responsable : le remède, le médecin ou moi-même ?
Comme c’est du vécu, je connais la réponse : la seule personne responsable, c’est moi.
Si je me trouve ici, devant vous, aujourd’hui, après avoir réalisé que la roue, donc mon ancien contexte de travail, pour moi, était devenu trop abstrait, restrictif et rigide (et ce n‘est pas un jugement, c‘est une analyse) – j’ai décidé de choisir… non : construire ! un environnement qui me correspond.
Au lieu de chercher des excuses et solutions à l‘extérieur, j’ai décidé d’aller vers l‘intérieur … le siège de la cause.
Le blâme offre le pouvoir à celui qu’on blâme. En allemand : Wem man die Schuld gibt, gibt man die Macht.
Il y a — bien évidemment – une deuxième raison pour laquelle je suis avec vous, aujourd’hui.
Car mon choix n’est pas seulement un acte de courage et de responsabilité, il est aussi une anticipation.
Nous sommes tous conscients que notre système actuel nous mène droit dans le mur. Nous — les personnes réunies aujourd’hui, dans cette salle — avons la chance de faire partie des happy few.
C’est maintenant à nous de profiter de notre diversité, notre optimisme, notre créativité, intelligence et esprit d’entreprendre pour agir et faire la différence.
Le tapis rouge des opportunités est devant nous.
C’est en embrassant notre responsabilité que nous nous donnons le pouvoir.
La question qui se pose donc: sommes-nous des êtres humains responsables et actifs ou résignés et passifs ? Souhaitons-nous diriger ou être dirigés ?
Le changement est dans l’air. Il est inévitable, le statu quo une illusion.
Des projets majeurs, portés par des acteurs puissants tels que le Forum économique mondial, sont déjà bien avancés. Selon eux, en 2030, nous ne posséderons plus rien et pourtant nous serons heureux.
Selon vous : est-ce vraiment un forum économique mondial qui sera responsable de notre bonheur ? Vraiment ??? C’est donc à des externes que nous confierons le pouvoir sur un sentiment si personnel ? Hm… j’ai mes doutes.
Donc même si cette vision s’inscrit en toute apparence dans l’idée d’une économie circulaire que j’embrasse à 100%, j’estime que c’est nous qui sommes responsables de notre bonheur — et d’ailleurs aussi de notre bonne humeur. Qu’est-ce que NOUS souhaitons faire — maintenant — pour être heureux ?
Préférons-nous attendre que ces projets nous soient imposés, notamment par les grandes entreprises impliquées avec leurs moyens illimités, ou préférons-nous agir en fonction de nos propres valeurs, dès maintenant, pour amortir le choc ?
Quel est le prix que nous sommes prêts à payer pour notre choix ?
Ce sont nos choix qui dévoilent nos intentions.
Pour ma part, j’ai donc décidé de tout chambouler et de reconstruire mon contexte, frayer un chemin potentiel. Un environnement qui repose sur mes valeurs, plutôt que celles des autres.
En embrassant la responsabilité, je me suis donné le pouvoir.
C’est avec cet état d’esprit que je me suis lancée dans deux défis complémentaires : un projet de cœur, et un projet de raison.
Mon projet de cœur : une boutique alliant ma passion pour la mode, le design et la créativité des artisans régionaux à l’économie circulaire, favorisant donc l’échange et le partage.
Il fallait bien que je trouve, pardon, crée ! un endroit pour partager et faire circuler mes Louboutins, n’est-ce pas ?
C’est aussi un lieu de rencontre pour des personnes sympathiques, un endroit qui sert d’exemple pour un mode de vie plus durable. En quelque sorte, c’est mon laboratoire pour mon projet principal.
Ce projet, et sans ce dernier le premier ne fonctionnera pas, est celui de la communication, ma passion, mon métier, mon point fort.
Car, la communication sera le facteur clé de notre réussite dans ce monde en pleine transition, où la formation, l’échange et la création de synergies seront primordiaux. La communication décidera si nous arrivons à notre destination ou à celle des autres.
C’est en communiquant, que nous pouvons inspirer, motiver, instruire, passionner et… responsabiliser.
Si nous voulons réussir, passons de la théorie à l’action.
Montrons l’exemple et n’attendons pas la solution parfaite sur papier avant de nous lancer.
Soyons des modèles dans nos domaines respectifs, sans attendre que quelqu’un d’autre prenne l’initiative.
Revendiquons notre droit à la responsabilité personnelle et reprenons le pouvoir de notre bonheur et celui de la planète.
Collaborons et œuvrons … ensemble.
Et, puis… expliquons, formons, communiquons, inspirons.
Avec fierté, sans aucune modestie et en toute transparence.
Je termine cette carte blanche avec le rappel que nous avons théoriquement la possibilité de changer le monde en 34 jours.
Trente-quatre jours !
Si vous voulez savoir comment, je vous invite à consulter la légende de Sissa et son échiquier, une légende si inspirante que je l’ai publiée sur mon site. Vous pouvez la consulter ici.
Je vous remercie pour votre attention